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Mes belles âmes pradétanes

La saga des Fournier pendant 400 ans au Pradet

31 - Pâques et les Rameaux en 1908 -

31 - Pâques et les Rameaux  en 1908 -

« Ben paouré l'oustaoù qu'à ges de césé per rampaoù » (bien pauvre la maison qui n'a pas de pois-chiches le jour des Rameaux ). Donc, le dimanche des Rameaux Louise met sur la table le plat de césé, accompagnés d'une bonne cébo (oignon), d'olives noires et arrosés d'huile d'olive.

Cette tradition vient du fait qu'un navire chargé de pois-chiches, avait accosté à Marseille et donc sauvé la Provence de la disette. Les manger ce jour là préserve des fleirouns (furoncles) pour toute l'année !

Après leur récolte, en juillet, il faut les sortir de leur cosse : on les bat à l'aide d'un bâton à linge, puis on les « vente » à l'aide d'un tamis, ou d'une ventarelle.

Souvent, les femmes font cela tout en prenant le frais devant la porte, les soirs d'été.

Il ne reste plus qu'à les mettre au sec dans des bocaux pour éviter la visite des courcoussoun (charançons).


Evidemment, le matin Louise se rend à la messe et fait bénir les rameaux d'olivier. Elle en apporte un sur la tombe de Marie-Augustine et l'autre est placé dans la maison pour la protéger toute l'année.

31 - Pâques et les Rameaux  en 1908 -

Louise voulait réunir toute la famille pour les fêtes de Pâques, car Emile doit partir faire son service militaire dans quelques semaines. Il ne reviendra pas au Pradet pendant deux ans.

Elle a mis au monde, le 18 novembre de l'année dernière, une petite Marie. Cette dernière est surnommée Mimi .......... Baptistin adore sa petite fille qui vient de fêter ses 5 mois. Dix mois après son mariage, un petit garçon était né sans vie.

« Per Pasco, manjan l'uoù, un bouan gigot de buoù,

de la salado féro, pèr fa caga grand'mèro,

un bouan barriéu de vin, per fa pissa peirin » !

(pour Pâques, nous mangeons l'oeuf, un bon gigot de boeuf,

de la salade sauvage, pour faire c....r grand-mère,

un bon baril de vin, pour faire p....r parrain !)

L'usage voulait qu'il fallait garder les oeufs du Vendredi Saint, censés jouir de maintes propriétés merveilleuses : ils ne se gâtent jamais, mais se dessèchent et deviennent durs comme de la pierre.

Ceux du Jeudi Saint servent à faire l'omelette de Pâques.

Le curé demandait aux minots (enfants) de parcourir les rues avec des crécelles en bois, depuis les vêpres du Mercredi Saint jusqu'au « Gloria » du Samedi Saint, en criant « à l'oufici » (à l'office). C'était pour remplacer les cloches parties à Rome.

Les parents d'Eugène étaient là aussi, ainsi que leur fils Donat. Donat a été choisi pour être le parrain de Mimi. Il est militaire (dans le 8ème régiment de l'Infanterie Coloniale) et sa caserne est au Mourillon, à Toulon.

Après le repas, Baptistin prend Eugène à part, et il l'entraine pour discuter dans le jardin. Personne n'en connait la raison, mais tous deux reviennent en faisant les brègues (la tête). Eugène n'en finit pas de se lisser la moustache.......

31 - Pâques et les Rameaux  en 1908 -
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